Qui sommes nous ?
Moi, c’est Léna. Voici 2 ans que je m’investis dans le projet du Grand Keruzou. Je suis originaire du coin, et j’avais quitté ma région depuis 25 ans pour poursuivre la passion…la géologie. Après un doctorat en sédimentologie puis 20 ans à rechercher du gaz dans le monde entier, la crise climatique et la covid m’ont ramenées à mes racines. C’est une histoire de circonstances, et de coïncidences qui m’ont amenée à acquérir ce manoir avec un grand ami, géologue lui aussi. Nous développons le projet, lui à distance et moi sur le terrain, afin de faire revivre ces vieilles pierres en ouvrant les grilles de ce lieu magique aux visiteurs, vacanciers, habitants du coin….
Un manoir pour quoi faire ?
Faire revivre les vieilles pierres, que chacun puisse profiter de ces lieux d’excpetion et y faire résonner la vie, la musique, la culture. Ces motivations qui me poussent à rénover, décorer, rendre confortable et moderne ce lieu pour que tous s’y sentent bien et l’emplissent de gaité et de souvenirs. Ma plus grande joie est d’entendre les hôtes me dire qu’on s’y sent si bien, que c’est magnifiquement décoré et que le lieu est merveilleux !!
L’histoire du Grand Keruzou
Depuis le 15ème siècle, le Grand Keruzou est resté privé et n’a jamais été ouvert au public. Ce lieu est authentique, il appartient aujourd’hui de par son histoire au territoire, aux bretons, à notre histoire commune.
Dans ses recherches héraldiques, Michel Mauguin (http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/) a étudié la généalogie des Kermorvan, les puissants seigneurs qui détenaient les terres depuis la presqu’ile de Kermorvan (d’où son nom !) à Ploumoguer.
Il écrit que le fils cadet des Kermorvan, Hervé de Kermorvan, se maria avec Marguerite de Kerscao (fille du Seigneur de Kerscao dont le manoir se situe à Ploumoguer) le 29 décembre 1415. Le couple s’installa sur les terres de Keruzou, qui leur avaient été transmises par dot et héritage. Le fils aîné Robert de Kermorvan restera, lui et sa descendance, sur les terres du manoir de Kermorvan à Trébabu.
Le manoir de Keruzou restera dans la famille des Kermorvan jusqu’au 18ème siècle puis sera cédé à la famille de Kersauson qui occupait déjà le manoir de Kerjean situé en contre-bas, à quelques centaines de mètres du Grand Keruzou.
Le manoir deviendra une ferme jusqu’à ce qu’il soit acheté dans les années 80 par un antiquaire brestois qui le rénovera pendant 2 décennies, puis passera à un amoureux des chevaux pendant encore 2 décennies avant d’arriver entre nos mains.
Si le manoir n’est ni n’inscrit, ni classé au patrimoine historique, il n’en reste pas moins quelques pièces architecturales dignes d’intérêt comme le pigeonnier du XVème siècle, les ruches, l’escalier à vis de la tour, la pièce de garde, la porte en arc-brisé, les ouvertures des lits clos sur la façade principale, et des grandes pierres de schiste dressées servant de séparations dans l’écurie. Nous aurons à cœur de préserver et mettre en valeur ce patrimoine architectural breton.
Pour la petite histoire bretonne, une des gwerz les plus connues du Barzaz Breizh « Azénor La Pâle » raconte l’histoire d’Azénor de Kergroades (du châteu du même nom) et de Yvon de Kermorvan (ce sont donc les parents de Hervé de Kermorvan à qui appartint en 1415 le manoir de Keruzou). Si la gwerz parle d’une histoire tragique à la Roméo et Juliette, en fait Azénor aura de nombreux enfants et sa descendance occupera le Grand Keruzou pendant pas moins de 3 siècles.
AZÉNOR LA PÂLE
Les titres généalogiques des Kermorvan nous apprennent qu’un seigneur de cette famille, nommé Ives, épousa, en l’année 1400, une héritière de la maison de Kergroadez, appelée Azénor[1] ; mais ces titres n’entrent dans aucun détail sur cette union, et nous en ignorerions encore et le motif et les suites, si notre poésie populaire ne s’était chargée de suppléer ici, comme en maint autre cas, au silence de la chronique. D’après un barde de Cornouaille, Azénor, que la tradition surnomme la pâle, aimait un pauvre cadet de famille du manoir de Mezléan, qu’on destinait à l’état ecclésiastique, et elle l’aurait épousé si ses parents, qui souhaitaient une plus riche alliance, n’y avaient mis obstacle en la forçant de donner sa main à Ives de Kermorvan. On va voir si les projets qu’ils fondaient sur ce mariage se réalisèrent.
Et l’histoire géologique ?
Ayant fait mes premiers pas de géologues sur les plages du Conquet, c’est là aussi un retour aux sources. J’ai une sensibilité toute particulière pour les pierres avec lesquelles le manoir a été construit. Celui-ci est bâti, non pas en granit comme beaucoup d’édifices bretons, mais en gneiss et micaschistes typiques du Conquet, une enclave géologique très singulière de la Bretagne. Cette pierre schistée et rousse lui donne un aspect plus léger et moins austère que la plupart des édifice anciens de la région. Si vous regardez bien vous y décèlerez des grenats, parfois des tourmalines et même quelques staurotides…
Un lieu respectueux de l’environnement
Le Grand Keruzou s’imagine comme un hymne à la nature, mais tout ne se fait pas en une nuit, ni même une année. Le projet est ambitieux, et dans quelques années, je l’espère, le manoir pourra se vanter d’être un lieu vert et 100% écoresponsable. Alors, d’ici ce jour, nous mettons en place les premières mesures visant à promouvoir la biodiversité, économiser l’énergie et les ressources, et consommer responsable à savoir :
A court et moyen terme, nous souhaitons :